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“Circonscription” ou “département” : le choix des mots ou des stratégies

Les circos… du Parlement aux réseaux sociaux : qui défend le plus son département ?

Des questions écrites aux réseaux sociaux, en passant par les amendements, examinons ce que les députés, en 2025, mettent en place pour gérer les attentes de leurs électeurs.

Chaque action semble être un moyen d’accroître leur visibilité et leur réactivité. Pourtant, les modalités de cette communication et de cet engagement varient. Cette analyse examine comment les députés abordent les circonscriptions et les départements, tant dans leur pratique législative que sur les réseaux sociaux.

Les données de cette analyse ont été fournies par Follaw.SV, plateforme de veille institutionnelle et sociétale, dont la mission est de démocratiser l’accès à la vie publique, de manière simple et transparente. Ces données sont accessibles pour toutes et tous directement depuis la plateforme.

“Circonscription” – Les questions

Le 1er janvier 2025, 253 questions écrites ont été posées par les députés. De ces questions, un nombre notable concerne des ministères clés : 38 questions sont allées au Ministère de l’Intérieur (47 % de réponses), tandis que 35 questions se sont concentrées sur la Santé (un taux de réponse impressionnant de 40 %). Ces chiffres soulignent une volonté de se focaliser sur des enjeux sensibles comme la sécurité, la santé, et le travail.

Le taux de réponse global aux questions en 2025, est d’environ 30%. Or concernant les questions relatives aux circonscriptions, le taux de réponse est de 45,8 %.

Ainsi, les députés ayant posé une question concernant leur circonscription ont presque 1 chance sur 2 d’obtenir une réponse.

Les circonscriptions au RN : Le RN se distingue comme le groupe politique le plus actif en termes de questions parlementaires liées aux circonscriptions, suivi de près par l’EPR et le MoDem.

Quand on inclut le terme “département”, le RN (207 questions) reste dominant, devant EPR (72 questions) et LR (65 questions).

La majorité des députés a posé une ou deux questions faisant référence à leur “circonscription”. En revanche, certains politiques déposent régulièrement des questions faisant mention de leur circonscription. Voici les députés les plus actifs :

Guillaume Florquin (5 questions) Jonathan Gery (5 questions) Alexandre Dufosset (4 questions )Antoine Armand (4 questions)Didier Lemaire (4 questions) Marie Pochon (4 questions) Caroline Parmentier (3 questions) Didier Le Gac (3 questions) Florence Goulet (3 questions) Frédéric Petit (3 questions)

27 amendements comportant “circonscription” – 3 adoptés

De même, depuis le 1er janvier 2025, 27 amendements mentionnent spécifiquement l’expression “circonscription”.

La plupart des amendements sont portés par le DEM, avec notamment la députée Blandine Brocard.

Deux amendements sont portés par Christophe Marion (EPR) et Béatrice Piron (HOR) dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. 

Enfin, seuls 3 amendements ont été adoptés :

  • Amendement du gouvernement (Contre toutes les fraudes aux aides publiques)
  • 2 amendements de Louis Vogel (Proposition de loi relative au droit de vote par correspondance des personnes détenues)

Les circonscriptions principalement portées par les députés

Pour analyser l’engagement des parlementaires concernant les circonscriptions, nous avons cherché les termes “département” OR “circonscription” afin de déterminer le nombre d’amendements déposés à l’Assemblée nationale et au Sénat. 

Sur 639 amendements, la majorité (489) provient de l’Assemblée nationale, contre seulement 150 au Sénat. 

Cette tendance se retrouve également pour les questions : 600 questions ont été posées à l’Assemblée nationale, tandis que 190 questions seulement ont été posées au Sénat.

“Circonscription” pour le RN et “département” pour LFI ?

Concernant les travaux parlementaires, une analyse des termes “circonscription” et “département” montre une certaine cohérence : la plupart des groupes politiques sont plus enclins à parler “départements” plutôt que “circonscriptions”.

  • Le RN mentionne “département” dans 60 activités et “circonscription” dans 21.
  • LFI utilise largement le terme “département” dans 57 activités parlementaires, tandis que “circonscription” n’apparaît que dans 6. 
  • EPR utilise “département” dans 30 activités parlementaires, et “circonscription” dans 14.

Sur les réseaux sociaux : “circonscriptions” VS “départements”

En ce qui concerne la “circonscription”, voici les chiffres :

  • Le RN publie 65 fois avec ce terme.
  • EPR publie 47 fois.
  • LFI publie 44 fois.

Pour le terme “département”, la répartition est la suivante :

  • Le RN mentionne 38 fois ce terme.
  • LFI en parle 32 fois.
  • EPR : 24
  • fois.

“Circonscription” sur les réseaux sociaux : Une présence plus forte sur les réseaux sociaux qu’au Parlement

Du côté des réseaux sociaux, les députés semblent particulièrement actifs, avec un total de 927 publications portant sur le sujet des circonscriptions. Ces publications se répartissent entre : 

  • 111 sur LinkedIn
  • 479 sur X
  • 312 sur Instagram

Ensemble, ces publications ont généré 7 millions d’impressions, provenant de 261 auteurs différents !

Les députés ayant le plus cité leur “circonscription”, en 2025 :

  • Karl Olive (EPR) : 28 publications
  • Nicolas Ray (DR) : 20 publications
  • Eric Pauget (DR) : 17 publications
  • Violette Spillebout (EPR) : 16 publications
  • Julien Limongi (RN) : 14 publications
  • Eric Coquerel (LFI) : 13 publications

“Circonscription” : une portée deux fois plus efficace que le “département”

Depuis le 1er janvier 2025 : 

Au niveau départemental, 530 publications ont généré 2 millions d’impressions, soit une moyenne de 3773 impressions par publication.

Au niveau de la circonscription, 927 publications ont atteint 7 millions d’impressions, soit environ 7553 impressions par publication.

La communication menée au niveau de la circonscription s’avère plus performante, avec près du double d’impressions par publication par rapport au département.

Conclusion

Les députés adoptent une stratégie discursive différenciée entre leurs interventions parlementaires et leur communication sur les réseaux sociaux. Au sein de l’enceinte législative, ils privilégient majoritairement le terme « département », soulignant ainsi une approche plus large et formelle, en phase avec leur rôle institutionnel. Cependant, sur les réseaux sociaux, le terme « circonscription » prédomine, illustrant une volonté de rapprocher le discours de leurs électeurs en mettant en avant la dimension locale de leur représentation. Cette inversion révèle une dynamique de segmentation, où le “département” incarne la structure administrative du territoire, tandis que la “circonscription” devient un outil de visibilité plus ciblé et personnalisé sur les réseaux.

À l’Assemblée, c’est le “département” qui structure le discours. Mais sur les réseaux, c’est la “circonscription” qui capte l’attention – avec deux fois plus d’impressions. Un langage à double vitesse, qui reflète une réalité politique : parler aux institutions d’un côté, aux électeurs de l’autre.


Retrouvez toutes ces données, sur votre plateforme de veille Follaw.SV

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